Jean-François Jalkh est un vieux de la vieille. Pourtant, de tous les cadres du Front national, c’est certainement le moins connu du grand public. Ce député européen est plus technicien que politique et préfère le travail de l’ombre à l’exposition médiatique. Discrétion et loyauté, c’est certainement ce qui lui a permis de survivre aux nombreuses crises et purges du parti et de recevoir la confiance de Jean-Marie comme de Marine Le Pen.

Une rapide ascension

Jean-François Jalkh, 60 ans bientôt, adhère au FN dès sa fondation en 1974, il a alors à peine 18 ans. Très vite, ce militant passionné grimpe les échelons.

Il fait partie du comité central dès 1981, du bureau politique depuis 1982 et du bureau exécutif depuis 2010. Il sera élu député de Seine-et-Marne en 1986, puis conseiller régional d’Île-de-France dans les années 1990 où il est colistier de Marine Le Pen.

Depuis 2010, il est conseiller régional de Lorraine. Ce proche de Jean-Marie Le Pen avait accompagné en 1991 le fondateur du FN lors de la commémoration de la mort de Philippe Pétain à l’église traditionaliste Saint-Nicolas-du-Chardonnet.

 

De gauche à droite, Steeve Briois, vice-président aux exécutifs locaux et à l’encadrement, Marine Le Pen, et Jean-François Jalkh, en 2011 au siège du parti à Nanterre. (Photo : Jacques Demarthon/AFP)

 

Mais dans la guerre qui a opposé Jean-Marie Le Pen à sa fille, il est l’un des rares cadres frontistes à ne pas avoir pris parti. Il a réussi à obtenir la confiance de Marine Le Pen, notamment en organisant l’élection interne en 2011 face à Bruno Gollnisch.

En mars 2015, il est nommé vice-président en charge des affaires juridiques. Le vrai n° 2 du parti, c’est lui. En cas d’absence de Marine Le Pen, il prend la direction. Comme en août 2015, où il a présidé la réunion du bureau exécutif du FN qui aboutira à l’exclusion de Jean-Marie Le Pen (même ce dernier est toujours président d’honneur).

Des affaires avec la justice

Marine Le Pen lui a également confié le secrétariat général de Jeanne, le micro-parti de la présidente du Front. Cette fonction lui vaut d’ailleurs d’être mis en examen dans l’enquête sur le financement de campagnes électorales du FN en mai 2015. Plusieurs personnalités du Front national sont soupçonnées d’avoir mis sur pied des montages frauduleux pour financer illégalement certaines campagnes lors des législatives de 2012.

 

Florian Philippot, vice-président chargé de la stratégie et de la communication, Marine Le Pen et Jean-François Jalkh, en 2014 au palais de l’Élysée. (Photo : Alain Jocard/AFP)

 

Il est aussi cité dans le cadre de l’enquête sur les assistants parlementaires du Front national au Parlement de Bruxelles. Jean-Marie Le Pen est soupçonné d’avoir employé Jean-François Jalkh comme assistant parlementaire entre 2009 et 2014, période à laquelle ce dernier occupait le poste de secrétaire général du FN.

Par ailleurs, en novembre 2016, le Parlement européen a levé son immunité parlementaire à la demande de la justice française. Celle-ci souhaitait le poursuivre pour avoir donné son aval à une publication préconisant la « préférence nationale » dans l’attribution de logements sociaux.

Des propos controversés

En dehors de son activité au FN, le député est journaliste de profession, comme l’indique sa page sur le site du Front national, mais il écrirait sous pseudo. On y apprend aussi qu’il aime, entre autres, « le mouvement romantique au XIXe siècle, l’héraldique et la phaléristique, la gastronomie, le cheval et Tintin ». Il a également signé un livre, paru aux éditions Albatros en 1987, Être français, ça se mérite.

Ce mardi, un extrait d’une interview donnée en 2005 à la revue Le Temps des savoirs circulait sur les réseaux sociaux. Jean-François Jalkh s’y interroge sur l’utilisation du Zyklon B dans les chambres à gaz.

 

(Photo : capture d’écran Twitter)

Son parcours et ses propos précédents ne collent donc pas vraiment avec la ligne de « dédiabolisation » que travaille Marine Le Pen depuis plusieurs années. Mais cet historique rassure les vieux frontistes.

En attendant, avec cette décision de pure forme, Marine Le Pen donne l’impression de prendre le large pour pouvoir ainsi amender quelques-unes de ses propositions et tenter de rassembler au-delà du Front national."

Claire Giovaninetti pour Ouest France, article du mardi 25 avril 2017.

note de moi (auteure du blog) :

le zyclonB est un gaz (acide cyanhydrique) et s'évapore par simple aération, il ne contamine pas les lieux où il est confiné. Les personnes gazées lors de la seconde guerre mondiale par ce gaz sont mortes dans d'atroces souffrances. On ne joue pas avec l'histoire ni avec la chimie.